L’Open Innovation : vague éphémère ou lame de fond ?
STARTUPMANIA ET ÉTAT STARTUP
Les startups. L’engouement au sujet de ces petits agents économiques est toujours plus fort depuis quelques années.
Engouement de la part des investisseurs de toutes tailles et de toutes natures en quête de ROI (retour sur investissement), mais aussi de la part de grandes entreprises historiquement implantées sur leurs marchés, en quête de relais de croissance, d’innovation et de renouveau culturel et organisationnel.
Engouement de la part des jeunes actifs pour lesquels créer une startup représente un rêve de liberté, d’autonomie, d’ascension professionnelle rapide et d’aventure humaine au travail. Engouement de la part d’actifs moins jeunes aussi, qui souhaitent rester connectés avec leur temps ou en donner l’impression.
Engouement de la part des technophiles et des pouvoirs publics évidemment, pour qui elles sont les fleurons de l’économie de demain, pour qui elles sont une source d’inspiration, une solution, un mode de pensée, de séduction et d’action au point de parler d’un “État Startup”.
NOS ENFANTS SONT EN QUÊTE DE SENS
Certes les startups sont en train de changer le monde économique de fond en comble : changer les modes d’innovation, les modèles d’affaires et les modes de consommation…
Mais, en profondeur, nous voyons bien qu’il ne s’agit pas QUE de cela. Les startups, et l’entrepreneuriat en général, sont surtout l’expression de la grande vitalité humaine, professionnelle et économique des nouvelles générations.
Des derniers crus de la génération Y (naissance au début des 90s) aux Millenials en passant par les Z, les nouveaux arrivants dans le monde du travail ont peu de choses en commun avec leurs “boss”. Ces entrepreneurs de leur vie sont en quête de sens, exigeants sur le plan professionnel et dotés d’un ego souvent démesuré. Le “plan de carrière” ne fait d’ailleurs même pas partie de leur vocabulaire.
Valorisant instinctivement l’expérimentation plus que l’expérience, l’itération plus que la planification et la compétence plus que la hiérarchie, ne soyez pas surpris de les retrouver fuyant les organisations pyramidales et les processus des grandes entreprises pour saisir la première opportunité de lancer ou rejoindre une aventure entrepreneuriale en “mode startup”…
“OPEN INNOVATION” NE VEUT RIEN DIRE
D’un côté, ces jeunes qui ont le désir ardent d’être entrepreneurs de leur vie, remettent en cause les modèles managériaux actuels et sont attirés par le monde de l’entrepreneuriat. De l’autre, des moins-jeunes qui sont à l’origine du modèle culturel, organisationnel et stratégique en place dans les entreprises, continuent d’y adhérer fortement et seront encore présents au moins 15 ou 20 ans.
On voit très bien la nécessité de créer des équipes “Open Innovation” au sein des grandes entreprises. Des équipes pour qui “Open Innovation” veut dire “ouvrir l’innovation à l’intérieur de l’entreprise autant qu’à l’extérieur et créer des ponts entre ces deux univers”. Des équipes chargées de créer et d’entretenir, dans l’immédiat, des relations protéiformes avec les startups, de promouvoir l’intrapreneuriat au sein même de l’entreprise et, surtout, d’impulser une dynamique d’acculturation collective. Cela peut paraître absurde, mais à l’heure actuelle, pour la plupart des collaborateurs “Open Innovation” ne veut rien dire et Facebook est une startup !
Si l’on considère le plan économique uniquement, ces équipes sont aussi celles chargées de construire la vision prospective de l’entreprise, de détecter les nouveaux marchés, les relais de croissance, d’éviter les “mous organisationnels” et de trouver le chemin vers l’excellence opérationnelle de l’ensemble des départements de l’entreprise grâce à l’innovation.
S’AUTO-CANNIBALISER : MISSIONS DES ÉQUIPES INNO
En conclusion, l’Open Innovation est évidemment une lame de fond.
Une lame de fond car elle n’est plus une simple modalité d’innovation telle que décrite par Henry Chesbrough en 2003. Elle est désormais une profonde transformation culturelle, organisationnelle et stratégique de l’entreprise qui la mettra en adéquation avec les aspirations des nouvelles générations de collaborateurs, d’intrapreneurs et de startuppers.
Cette transformation, chez Kinov, nous l’appelons la Transformation Entrepreneuriale des Organisations. Et les équipes Innovation/Open Innovation y jouent un rôle crucial dans les grandes entreprises.
Forcées parfois, par la nécessité, à cannibaliser les métiers mêmes de l’entreprise pour la pousser sur le chemin de l’innovation, le grand paradoxe de ces équipes est d’avoir aussi pour but de s’auto-cannibaliser : si l’équipe Open Innovation réussit à conduire l’entreprise avec succès à travers sa Transformation Entrepreneuriale, elle n’aura plus de raison d’exister.
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