Et si la mutualisation du sourcing de startups était un effort à mener en commun
Le sourcing de startups par les grands groupes : un effort à mener en commun ?
Depuis quelques années, les équipes innovation de grands groupes sourcent massivement des startups dans un contexte d’Open Innovation. Beaucoup ont l’objectif de “ne rien rater”, c’est-à-dire de détecter l’ensemble des startups qui se créent et ce au niveau mondial, et certains (parfois les mêmes) ont la volonté de garder leur “pipe” de startups sourcées confidentiel afin de ne rien révéler de leur stratégie d’innovation.
Cette situation pose une vraie question : vaut-il mieux mutualiser les efforts de sourcing entre grands groupes pour capter plus de startups ou bien sourcer seul pour être sûr de maintenir la confidentialité ? En termes d’outils de gestion de l’Open Innovation, quelles sont les conséquences de ce choix ?
Chez Kinov, nous avons choisi avec nos clients grands groupes de mutualiser nos forces de sourcing et nous allons vous expliquer pourquoi.
La “commoditisation” des données de sourcing génériques
S’il était difficile d’identifier des startups il y a quelques années, c’est devenu extrêmement simple aujourd’hui pour deux raisons.
La première est la croissance même du nombre de startups créées : plus il y a de startups, plus il est facile de les trouver.
La deuxième raison est la multiplication des bases de données de startups, des web crawlers, des réseaux sociaux d’entrepreneurs, des médias entrepreneuriaux, des concours, des événements, des accélérateurs, et de tous types d’intermédiaires spécialisés dans le sourcing. Tous ces acteurs permettent de trouver rapidement les startups et de collecter facilement une information générique sur elles: nom, logo, vidéo, pitch, mots clés, business model, effectif, fondateurs, pays et année de création, réseaux sociaux et site web, etc.
Dans ce contexte, les données génériques de sourcing sur les startups sont très vite devenues des “commodités” : elles ont une faible valeur et sont faciles à obtenir. La réussite des démarches Open Innovation des grands groupes ne repose donc plus dans le sourcing mais dans la qualification du flux de plus en plus volumineux de startups sourcées.
Dès lors, il apparaît évidemment plus propice de mutualiser les efforts de sourcing afin d’élargir le nombre de startups sourcées et la collecte de données génériques que de continuer à collecter seul une donnée de faible valeur sur un nombre réduit de startups.
Le temps et l’énergie libérés par cette mutualisation du sourcing pourront alors être précieusement ré-alloués à la qualification d’un flux de startups sourcées devenu plus volumineux.
Un pas psychologique à franchir mais une pratique déjà bien établie
Ouvrir son sourcing de startup est un pas psychologique difficile à franchir, même lorsque l’on est un acteur de l’innovation “ouverte”. Cependant, beaucoup d’équipes innovation pratiquent déjà cette ouverture lors d’appels à projets communs ou d’événements et savent qu’elle est très bénéfique, sans risques majeurs et bien perçue par les startups.
- Très bénéfique car les grands groupes qui ont mutualisé leurs efforts de sourcing se rendent vite compte, à leur grande satisfaction, qu’avec les mêmes investissements qu’avant le nombre de startups sourcées est bien plus large. En effet, je touche 100 startups et toi 150, nous en avons donc 250 ensemble.
- Sans risques majeurs car les informations partagées sur les startups sont de faible valeur, que les concurrent vont probablement identifier les mêmes startups et que la différence se fera en réalité sur les données de qualification des startups, la faculté à trouver rapidement un sponsor interne pour un POC et à déployer ensuite la solution innovante.
- Bien perçue par les startups car c’est pour elles un moyen d’être visibles de plusieurs grands groupes sans perdre de temps à communiquer plusieurs fois les mêmes informations génériques (cf. notre article sur les appels à projets) voire d’enrichir leurs informations au fur et à mesure selon les demandes successives de tel ou tel grand groupe.
Et puis, mutualiser le sourcing ne signifie pas forcément partager la totalité de ses données avec les concurrents directs. Premièrement, il ne s’agit que d’informations de base. Deuxièmement, la mutualisation est très fructueuse entre des groupes de secteurs d’activité complètement différents et absolument pas concurrents (une startup innovante sur les moyens paiements pourra aussi bien être repérée par un groupe du retail que par une entreprise de paris en ligne ou encore une grande banque). Et troisièmement, une partie du “pipe” de startups sourcées peut toujours rester confidentiel, par exemple le “dealflow” d’un fonds corporate ou d’un VC partenaires qui savent trouver et qualifier des startups encore “sous le radar”.
Les conséquences en terme d’outils de gestion de l’Open Innovation
Choisir de mutualiser ou non le sourcing peut avoir un impact sur le choix d’une plateforme de gestion de l’Open Innovation pour deux raisons :
- Qui dit mutualisation dit partage d’informations : vous devez donc pouvoir gérer finement des degrés d’ouverture de votre plateforme pour accéder librement à certaines informations tout en ayant la plus haute confidentialité sur d’autres.
- Qui dit sourcing mutualisé dit flux important de startups sourcées : vous devez donc choisir un outil qui vous permet de qualifier facilement et rapidement les startups notamment en faisant intervenir de manière fluide et collaborative toutes les parties prenantes internes et externes concernées.
Enfin, l’ouverture partielle de l’outil aux startups est un avantage. D’une part, vous vous assurez une collecte de données riches et mises à jour régulièrement car fournie par les startups elles-mêmes pour se mettre en valeur auprès des grands groupes. D’autre part, en vous basant sur un “profil startup” type, vous évitez à ces startups de remplir une énième fois les mêmes informations génériques qu’elles ont déjà communiquées à d’autres grands groupes tout en vous gardant le droit d’obtenir des informations plus spécifiques en les contactant.
A bientôt sur www.kinov.io ?!